Pour son premier long-métrage, le réalisateur et scénariste breton Vincent Le Port nous emmène dans la psyché d’un jeune séminariste de 17 ans coupable du meurtre par décapitation d’un enfant de 12 ans. Une histoire vraie décrite dans le rapport médico-légal comme « un cas de sadisme sanguinaire congénital ».
Synopsis : 1er septembre 1905. Un séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Pour comprendre son geste, des médecins lui demandent de relater sa vie depuis son enfance jusqu’au jour du crime. D’après l’histoire vraie de Bruno Reidal, jeune paysan du Cantal qui, toute sa vie, lutta contre ses pulsions meurtrières.
Né à Rennes, Vincent Le Port est diplômé de La Fémis en réalisation. En 2016, il reçoit le Prix Jean Vigo du court-métrage pour Le Gouffre. En 2018, il est Lauréat du Prix à la Création de la Fondation Gan pour Bruno Reidal, Confession d’un meurtrier. En 2021,le film est présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2021.
Le réalisateur découvre l’affaire Bruno Reidal en 2011. Il est immédiatement fasciné par ce fait divers, où le meurtrier est un jeune paysan du Cantal ayant vécu à la fin du XIXème siècle, qui va à l’encontre des clichés que l’on peut avoir sur les tueurs en série. L’atrocité de son meurtre contraste avec l’image que tout le monde se faisait de lui à savoir celle d’un bon élève chétif et pieux. Un paradoxe assez inexplicable plane également sur l’affaire : le jeune homme n’a apparemment jamais éprouvé aucun remords mais s’est pourtant rendu de lui-même aux autorités pour ne pas tuer de nouveau.
Avant de se lancer dans l’écriture et la réalisation de son film, Vincent Le Port a effectué un gros travail de recherche, notamment dans les archives du professeur Alexandre Lacassagne à Lyon. Ce médecin légiste, considéré comme l’un des fondateurs de l’anthropologie criminelle, avait demandé à Bruno Reidal de raconter sa vie à l’écrit. Les mémoires du jeune homme ont donc été le matériau de base pour le film, celui-ci adoptant son point de vue grâce à une voix off qui permet de suivre les pensées du personnage.
Le film est marqué par une volonté de présenter l’affaire sous un jour nouveau en s’éloignant de la vision de monstre que décrivaient les journaux de l’époque. Le réalisateur se concentre ainsi sur la trajectoire qui a conduit Bruno au meurtre. L’œuvre est ainsi moralement trouble puisqu’elle épouse en grande partie le point de vue du meurtrier qui n’éprouve aucun remords sans pour autant reporter la culpabilité de son geste sur son environnement ou sur les épreuves auxquelles il a dû faire face en grandissant. On retiendra notamment du film les prestations de Alex Fanguin, Roman Villedieu et Dimitri Doré qui incarnent Bruno Reidal à 6, 10 et 17 ans.
Bruno Reidal, Confession d’un meurtrier est produit par la société de production bretonne Stank, créée en 2012 par Roy Arida, Vincent Le Port, Louis Tardivier et Pierre-Emmanuel Urcun. Il est également produit par Capricci, société qui s’occupe aussi de la distribution du film qui sort dans les salles françaises le 23 mars.
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