Sortie en salles : « Rosalie » de Stéphanie Di Giusto
2 avril 2024
6 minutes de lecture
Le cinéma français s’apprête à accueillir une œuvre singulière et captivante : « Rosalie » de Stéphanie Di Giusto, ou le récit d’une femme ayant défié les normes sociales de son époque. Librement inspiré de la vie de Clémentine Delait, figure remarquable du début du XXème siècle, le film a été tourné en Centre Bretagne. En salles le 10 avril.
Une ode à la différence
Huit ans après “La Danseuse” (César 2017 des Meilleurs Costumes), la cinéaste Stéphanie Di Giusto nous plonge dans un nouveau récit envoûtant, dévoilant la vie d’une jeune femme à barbe dans un contexte historique difficile. Entre émancipation féminine et lutte des classes, “Rosalie” séduit dès les premières images. Une “flamboyante vitalité” (Les Inrocks) présentée au Festival de Cannes 2023 dans la sélection “Un Certain Regard”.
Le long-métrage de Stéphanie Di Giusto justifie cette exploration passionnante de la différence et de la quête d’acceptation par une retranscription de la vie de Clémentine Delait. Femme courageuse qui connut la célébrité au début du XXème siècle en refusant de cacher sa véritable identité, elle batailla pour ne pas devenir un phénomène de foire et pour conserver sa vie de femme. “Ce visage féminin avec une barbe me fascinait. J’avais des photos, un regard, un mystère à explorer” précise la cinéaste.
Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel, un duo au sommet
Porté par un message fort et universel, le long-métrage s’offre également les prestations éclatantes de deux stars du cinéma français : Nadia Tereszkiewicz dans le rôle-titre (César du Meilleur Espoir Féminin en 2023 pour “Les Amandiers”) et Benoît Magimel (César du Meilleur Acteur en 2022 pour “De son vivant” et en 2023 pour “Pacifiction – Tourment sur les îles”). A noter également les excellents Guillaume Gouix (“Toni en famille”, “Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait”), Benjamin Biolay (“Mariage à Mendoza”, “Irréprochable”) et Juliette Armanet (dans son premier grand rôle au cinéma).
Les décors naturels bretons au coeur du projet
Tourné à la fin de l’année 2022, “Rosalie” se déroule dans les décors à la beauté luxuriante du Centre Bretagne. Immédiatement séduite par l’atmosphère unique offerte par le territoire, Stéphanie Di Giusto a posé sa caméra aux Forges-des-Salles, à Bieuzy-Les-Eaux, et à Le Faouët. Certaines scènes complémentaires ont été réalisées au château de Keriolet à Concarneau ou encore à Saint-Malo.
“Le décor est un autre personnage du film. […] Sans ce décor naturel, il n’y aurait pas eu de film”
explique la réalisatrice.
Tourné essentiellement sur le hameau des Forges-des-Salles, un des plus anciens sites métallurgiques de Bretagne, au coeur de la forêt de Quénécan, le décor a sonné comme une évidence pour l’équipe du film : “C’est tout un monde, une histoire, qui apparaissent dans ces pierres, ces bâtiments. […] Le plus bel endroit du monde au centre de la Bretagne” précise Di Giusto.
Récompensé à plusieurs reprises, « Rosalie » a su conquérir le cœur du public et de la critique. Après un passage remarqué au Festival de Cannes, le film a obtenu deux prix prestigieux au Festival du Film Francophone d’Angoulême (Valois de la musique pour la compositrice Hania Rani & Valois de l’actrice pour Nadia Tereszkiewicz) et le Prix Célestine au Festival du Film Français d’Helvétie. Le film a également séduit le public du Festival de San Sebastian ou encore du Festival Effervescence à Mâcon.
Soutenu par Bretagne Cinéma, le film a reçu l’aide financière de la Région Bretagne (en partenariat avec le CNC) et l’accompagnement personnalisé de l’Accueil des tournages.
Des technicien.ne.s, comédien.ne.s, figurant.e.s et prestataires bretons ont travaillé sur le film.
Une histoire humaine, nécessaire et inspirante, au cinéma le 10 avril.
- Production déléguée : Trésor Films (Alain Attal)
- Coproduction : Gaumont
- Scénario : Stéphanie Di Giusto, Sandrine Le Coustumer. Le scénario a été développé au sein du Groupe Ouest Développement.
- Distribution : Gaumont
Synopsis : Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 mais ce n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence qu’elle ne veut plus cacher. En laissant pousser sa barbe, elle va enfin se libérer. Elle veut qu’Abel l’aime comme elle est, alors que les autres vont vouloir la réduire à un monstre. Abel sera-t-il capable de l’aimer ? Survivra-t-elle à la cruauté des autres ?
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