Loris Verrecchia, comédien : « J’ai trouvé ici une vraie entraide ! »
2 août 2024
8 minutes de lecture
Arrivé en Bretagne en 2018, le comédien Loris Verrecchia a déjà participé à plusieurs tournages de série TV. Il revient sur son parcours tant sur les « planches » que « devant les caméras ».
Es-tu originaire de Bretagne ?
Non. Je suis né à Champigny-sur-Marne, dans le Val de Marne et j’ai grandi et suivi mes études, notamment à l’ESCA (Ecole Supérieure de Comédiens par l’Alternance) en région parisienne. Je suis venu vivre en Bretagne plus tard, en 2018. Avec ma compagnie, La Guilde, nous avons créé un festival à Guingamp, lequel nous a permis de mailler le territoire, de développer des relations avec les acteurs culturels locaux et donc, avec mon amie, nous nous sommes installés à Guingamp il y a maintenant six ans.
La Compagnie existe toujours ?
Oui, bien sûr, nous constituons un duo avec Luc Rodier, que j’ai rencontré pendant mes études. Nous jouons un spectacle sur tréteaux qui s’appelle Gardons le cap ! et un autre, Michel et Claude, qui raconte la rencontre entre Claude François et Michel Polnareff. Nous la jouons à Paris, au théâtre du Marais et nous serons à Avignon durant toute la durée du Off. Nous avons aussi toute une activité tournée vers les établissements scolaires, par exemple des écoles, des lycées professionnels, mais aussi des associations, nous proposons des stages, des ateliers de théâtre, de clowns, dans les Côtes d’Armor. L’an passé, j’ai aussi commencé une autre phase de mon métier en tournant pendant six mois dans la série Déter* de France.tv Slash où j’interprète David Bianchi, le CPE du lycée agricole où se déroule l’action.
Comment s’est passée l’installation en Bretagne ?
Très bien ! D’une manière très simple, très douce, en confirmant ce que nous attendions de notre installation ici. Certes, mon activité artistique ne s’est pas concrétisée tout de suite mais cela fut moins compliqué qu’à Paris, des choses ont pu se mettre en place plus rapidement. Il y a ici moins de demandes de la part d’institutions culturelles, les acteurs locaux sont beaucoup plus faciles à rencontrer et pour nous, cela fut assez simple de nous faire connaître assez vite et de trouver de premières opportunités.
Tu conseillerais à des jeunes comédiens qui penseraient encore que tout se passe à Paris d’en faire de même ?
Bien sûr, je le leur dis tout le temps. Je leur dis « vas-y ! tu auras plus de possibilité à développer et pérenniser un projet en régions qu’à Paris où il y en a déjà tellement ! » Et de fait je constate que je ne suis pas le seul. Les gens ont de moins en moins de mal à soit revenir dans leur région d’origine, soit tenter l’aventure comme moi pour développer une compagnie ou un festival.
La Bretagne offre de telles possibilités ?
Oui. J’ai reçu un excellent accueil. J’ai surtout été frappé par la grande bienveillance, par tous les conseils reçus. Par exemple, si on me disait que tel projet n’était pas possible ici, on ajoutait : « Par contre, va voir dans telle ville, vas-y de ma part, c’est peut-être possible », chose qui ne m’était jamais arrivée ailleurs et surtout pas à Paris où personne ne refilait le moindre conseil ou aide. J’ai trouvé ici une vraie entraide entre acteurs locaux, programmateurs, comédiens…
Et pour ce qui est du public ?
Oui, c’est sûr que comparé aux publics parisiens, très habitués à une offre infinie, dans de grands théâtres, le rapport est différent notamment à l’égard des plus petites compagnies. Ici, le public va se montrer plus enthousiaste, moins sur un jugement, sur une position volontairement un peu trop intellectuelle. On est plus ici dans une démarche qui consiste à venir assister à un spectacle, passer un moment ensemble que de venir juger le travail. La démarche est plus simple, plus humaine.
Tu parlais tout à l’heure de tes activités autres que la scène proprement dite, qu’elles sont-elles plus précisément ?
Comme je l’ai dit, il y a donc des interventions dans des établissements scolaires des Côtes d’Armor. Avec la ville de Lannion et l’association Maldoror, nous organisons aussi toute une série d’actions sur le territoire. En réalité, tous ces derniers mois, nous avons joué Michel et Claude à Paris, les weeks-ends. Mais la semaine était bretonne, consacrée aux ateliers et aux stages.
Es tu référencé dans les fichiers de Bretagne Cinéma ?
Oui. Le réseau soutient bien les acteurs, il est actif. Il nous offre des occasions d’accroitre notre visibilité ou par exemple, des séances de prises de vues photo réalisées par des professionnels, ce qui est très difficile à organiser par soi-même et compte beaucoup pour nous. On y retrouve aussi une entraide, des conseils, des coups de main qui, là encore, sont très importants pour moi.
Que te réserve l’avenir en termes de projets ? D’autres sont-ils en cours ?
Je tourne en ce moment dans une nouvelle série pour Amazon Prime et France 2 qui s’appelle Anaon*, une sorte de Stranger things à la française dans laquelle je joue Monsieur Sylvain, un professeur d’histoire. Et je m’apprête à interpréter le rôle de Julien dans une autre nouvelle série pour TF1, intitulée Enquêtes en famille*. Avec ces trois offres de rôle dans les séries, qui sont de belles propositions, je me dis que je vais peut-être expérimenter d’autres projets en la matière, en plus de la scène théâtrale, bien sûr.
* Soutenue par Bretagne Cinéma, la série a reçu l’aide financière de la Région Bretagne (en partenariat avec le CNC) et l’accompagnement personnalisé de l’Accueil des tournages.
Pour en savoir plus : compagnielaguilde.com
Retrouvez également le profil de Loris via l’annuaire Film France Talents
Propos recueillis par Alexandre Duyck en juin 2024.
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