Sortie en salles : « Amélie et la métaphysique des tubes »
6 mai 2025
8 minutes de lecture
Il aura fallu plus de sept ans pour donner naissance à « Amélie et la métaphysique des tubes », long métrage d’animation dont une partie de la fabrication s’est déroulée en Bretagne. Avant sa sortie en salle, le 25 juin prochain, ce premier film signé Maïlys Vallade et Liane-Cho Han est déjà sélectionné dans deux grands festivals de cinéma, à Cannes et Annecy.

La genèse du projet
Au commencement était un livre d’Amélie Nothomb, Métaphysique des tubes publié en 2000. Cette histoire de sa toute petite enfance au Japon, période fondatrice pleine de joies et de chagrins, est devenue un best-seller. Dès sa publication, le récit séduit Liane-Cho Han. Il est alors jeune story-boarder et chef animateur de talent au sein de l’équipe artistique de Rémi Chayé, réalisateur de Calamity et Tout en haut du monde, produits par Maybe Movies. La bande compte aussi Maïlys Vallade, qui a rencontré Liane-Cho à l’école des Gobelins. Quand le projet d’adaptation d’Amélie se concrétise, c’est donc tout naturellement que Liane-Cho en propose la coréalisation à Maïlys, installée quant à elle en Bretagne depuis le Covid.
Côté production, le financement du film a mobilisé deux sociétés : Ikki Films, installée à Tours (César 2025 de l’animation pour le court métrage Beurk) et bien sûr Maybe Movies, producteur des films de Rémi Chayé. Dans l’équipe de Maybe Movies, Claire La Combe a suivi le projet depuis le tout début, en tant que productrice déléguée : « Il nous aura fallu sept ans pour produire Amélie et la métaphysique des tubes, ce qui peut sembler long. Mais pour un film d’animation, c’est un délai plutôt habituel. »

Un film d’animation réalisé en totalité en France
Le duo de cinéastes a recruté au scénario Aude Py et Eddine Noël, qui est devenu également chargé de la direction artistique et des décors. Car l’équipe se renforce en parallèle au cours des recherches sur le graphisme, jusqu’au story-board finalisé au printemps 2023. Pour les deux cinéastes, cet univers de la toute petite enfance et du Japon se traduit par des rondeurs, des effets pastel, des jeux de flou et de transparence, au rythme de la nature et des saisons.
« L’équipe connaissait bien le pipeline (processus) de fabrication avec le logiciel Animate, c’est celui utilisé surles films de Rémi Chayé et amélioré pour Amélie, explique Claire La Combe. La technique d’animation 2D est très particulière, sans contour au trait noir, avec des aplats de couleur dans une gamme chromatique spécifique. La société Maybe Movies a une longue expérience de collaboration avec le studio 2 Minutes, qui a assuré la fabrication du film. C’est d’ailleurs la première fois que nous fabriquions un film d’animation en totalité en France et avec un seul studio. » Il faut préciser que l’animation peut se fabriquer simultanément en plusieurs lieux, grâce à l’informatisation et à Internet dont les capacités ont été développées pendant le Covid. Ainsi le studio 2 Minutes est basé à Paris, mais possède également des locaux à Angoulême et à la Réunion. Les équipes d’animateurs d’Amélie et la métaphysique des tubes, des centaines de personnes, ont donc œuvré entre l’Ile-de-France, l’Aquitaine et la Réunion, régions partenaires du film aux côtés de la Bretagne.

Long chemin collectif
« Mon rôle était notamment de faire le lien entre les réalisateurs, la production et, aux côtés des directeurs et directrices de production, avec les différents membres de l’équipe installés sur plusieurs lieux en même temps, se souvient Claire La Combe. Même si le travail à distance en animation est très bien organisé, ce lien est essentiel et passe aussi par les deux réalisateurs qui doivent assurer énormément de trajets. Cela peut être épuisant. » Quand en fin de fabrication, il faut choisir de se poser, Claire La Combe choisit la Bretagne. Elle y installe sa propre société de production avec trois associés. « Notre société Puffin Pictures est née de ce film. Je l’ai créée en venant m’installer en Bretagne en 2023. » Ornélie Priou, artiste et graphiste basée en Bretagne, a travaillé sur l’animation pendant plusieurs mois ; la postproduction sonore a été assurée à Rennes, chez AGM Factory (devenue depuis Transperfect Media), avec le jeune monteur Kévin Feildel. Quant à la réalisatrice Maïlys Vallade, installée dans un village au Nord de Rennes, elle a pu ralentir un peu ses trajets. « Sur ce film nous avons essayé de séparer le travail sans détériorer la qualité du contenu, et réunir des gens de confiance », conclut Claire La Combe.
La récente sélection d’Amélie et la métaphysique des tubes au festival de Cannes en séance spéciale et à Annecy en compétition officielle, sont les deux premières récompenses de ce long chemin collectif.
Article écrit par Valérie Ganne.
Soutenu par Bretagne Cinéma, le film a reçu l’aide financière de la Région Bretagne (en partenariat avec le CNC) et l’accompagnement personnalisé de l’Accueil des tournages.
- Réalisation : Maïlys Vallade et Liane-Cho Han
- Scénario : Maïlys Vallade, Liane-Cho Han, Aude Py et Eddine Noël
- Direction artistique : Eddine Noël
- Production : Maybe Movies et Ikki Films
- Coproduction : 2 Minutes, France 3 Cinéma, Puffin Pictures et 22D Music
- Distribution : Haut et Court et Goodfellas
Synopsis : Amélie est une petite fille belge née au Japon. Grâce à son amie Nishio-san, le monde n’est qu’aventures et découvertes. Mais le jour de ses trois ans, un événement change le cours de sa vie. Car à cet âge-là pour Amélie tout se joue : le bonheur comme la tragédie.
Découvrez la bande-annonce :
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