Habituée à alterner les tournages entre le France et les États-Unis, Julie Delpy revient avec “Les Barbares”, son huitième long-métrage présenté en ouverture du Festival du film francophone d’Angoulême 2024. C’est la seconde fois que la réalisatrice-actrice-scénariste française choisit l’Ille-et-Vilaine comme lieu intégral de tournage après “Le Skylab” (2011), qui prenait déjà Paimpont et la forêt de Brocéliande comme décors. En salles le 18 septembre, cette comédie sociale décapante s’appuie sur un casting 5 étoiles : Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Jean-Charles Clichet, India Hair et Julie Delpy elle-même dans le rôle principal.
Une comédie sociale traitant des réfugiés
Les Barbares est né de l’envie de Julie Delpy de parler de la manière dont sont reçus les réfugiés en Europe. Le scénario s’attaque ainsi à des faits de société très actuels : alors que la municipalité d’un village breton décide d’accueillir des réfugiés ukrainiens, ils s’avèrent finalement être syriens… À travers les réactions contrastées de la petite communauté, elle examine les différents préjugés à l’œuvre tout en explorant les questions d’intégration, de tolérance et de fracture sociale. « Il est clair que le climat actuel n’est pas des plus sereins. […] L’humain est sur une mauvaise pente », déclare la réalisatrice.
Un film drôle et humaniste
Pour autant, Les Barbares n’a pas de but moralisateur. Son approche se situe beaucoup plus dans une idée d’observation que de jugement. Julie Delpy assure à ce propos : « Je n’aime pas les films qui enfoncent le clou, tapent sur la tête. Il était indispensable de conserver une humanité à chaque personnage, même pour les plus caricaturaux, de ne pas en faire des personnages insupportables mais de montrer la réalité de gens qui réagissent par peur. Mon personnage, Joëlle, le dit à un moment : « C’est la peur, la peur des autres, la peur qu’on leur prenne quelque chose, même si on ne leur prend pas, la peur qu’on leur prenne’. »
Une approche subtile des questions d’intégration et de tolérance
En combinant humour et réflexion sociétale, Julie Delpy signe une comédie intelligente, humaniste, servie par des répliques brillantes et un casting aux petits oignons. Une comédie populaire au bon sens du terme, porteuse d’espoir, qui séduit par son approche délicate des questions d’intégration et de tolérance. La réalisatrice précise cependant que Les Barbares n’est pas un film à message, mais plutôt un film qui “essaie simplement d’être honnête sur une situation actuelle qu’il ne faut ni minimiser ni diaboliser. »
Le film a été tourné intégralement en Bretagne, à Paimpont et ses alentours. Des technicien.nes et comédien.nes bretons.nes ont travaillé sur le film.
- Production : The Film
- Coproduction : Le Pacte
- Scénario : Julie Delpy, Nicolas Slomka, Matthieu Rumani
- Distribution : Le Pacte
Synopsis : À Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle – l’institutrice donneuse de leçons, Anne – la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé – le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny – le garde-champêtre fan de… Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens… mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui les barbares ?
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