Sortie en salles : “Mi bestia” de Camila Beltràn 

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Produit par la société bretonne Films Grand Huit, “Mi bestia”, premier long-métrage envoûtant de la Colombienne Camila Beltrán, a fait sa première mondiale à Cannes en mai dernier dans le cadre de la programmation ACID. Il sortira en salles le 4 septembre.

Crédit photo : “Mi bestia” de Camila Beltràn © New story

Un teen movie féministe puisant dans la mythologie locale

Combinant avec brio chronique sociale, récit initiatique et parabole fantastique, Mi Bestia puise dans la mythologie de l’Amérique latine pour traiter d’un sujet universel : l’éveil sensuel et émotionnel d’une adolescente confrontée aux interdits religieux et à une oppression masculine systémique.

Pour construire son scénario, Camila Beltrán s’est inspirée de légendes urbaines propres à Bogotá : des histoires de disparitions d’enfants et de monstres rôdant dans la forêt, des récits gothiques où de jeunes femmes sont la proie d’hommes violents-violeurs… La cinéaste invente ainsi une nouvelle voie à un genre éprouvé – celui du teen movie – en y injectant une dimension fantastique, horrifique et féministe galvanisante.

Née à Bogotá en 1984, Camila Beltrán est d’abord remarquée pour son travail de vidéaste et pour ses films expérimentaux comme Le Soleil Brille (2007), La Mala Hija (2010). Elle quitte ensuite son pays et intègre l’école supérieure d’Arts de Paris-Cergy. Son premier court métrage de fiction, Pedro Malheur (2013) obtient la mention spéciale du Jury au festival de Clermont-Ferrand en 2014. John Marr (2016), son deuxième film court, est financé, produit et réalisé en France.

Un long-métrage accompagné par la Bretagne

Produit par la société bretonne Films Grand Huit, Mi bestia a été tourné en Colombie l’été 2022. Des techniciens et prestataires bretons de la postproduction ont travaillé sur le film (dont le directeur de postproduction, le monteur son, le mixeur son).

Lionel Massol, une des deux têtes pensantes de Grand Huit, nous a confié à Cannes en mai dernier les difficultés auxquelles il a été confronté : « Produire et permettre à ce film d’exister fut loin d’être simple. Pour ce long métrage qui parle de ce que c’est de devenir une femme au cœur du Bogota des années 1990, dans une société très paternaliste, dangereuse, le financement a été très long. Mais nous y sommes parvenus. Au bout du compte, Camila a réalisé un objet cinématographique rare, fort, avec un point de vue très féminin. »

Soutenu par Bretagne Cinéma, ce film a reçu l’aide financière de la Région Bretagne (Aide au co-développement international et aide à la production – en partenariat avec le CNC) et l’accompagnement personnalisé de l’Accueil des tournages.

Synopsis : Bogota, 1996. La population est effrayée : le diable va arriver lors d’une éclipse de lune imminente. Mila, 13 ans, sent que le regard des autres sur elle se fait plus oppressant. Elle se demande si la métamorphose de son corps a un rapport avec cette prophétie. Le jour tant redouté arrive, la lune rouge illumine le ciel.

Consulter l’article “Cannes 2024: Films Grand Huit sous le feu des projecteurs

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