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« Change-couleur » : préserver les apparences pour survivre

Pour son nouveau moyen-métrage, une des rares fictions LGBTQIA+ tournées en Afrique de l’Ouest, le réalisateur breton Stéphane Olijnyk dénonce l’homophobie en racontant l’histoire d’un jeune Ivoirien qui cède à un chantage sexuel pour se protéger et protéger l’homme qu’il aime. “Change-Couleur” sera diffusé sur Arte le dimanche 27 mars à 03:05 du matin et sera par la suite disponible pendant 7 jours sur la plateforme d’Arte.

Crédit photo : Fury

SynopsisAbidjan. Ali, jeune homosexuel musulman, assiste à contrecœur au mariage catholique de son amant Saint. Il tente de préserver les apparences mais Maël, un responsable import-export français présent aux festivités, comprend très vite la nature des relations qui unit les deux hommes et va exercer un chantage sexuel sur Ali …

Avec Franck O’neil Servain, Cédric Djédjé, Eebra Tooré, Fernando David Todejrapou, Bayilli Fulbert, Satou N’diaye, …

Change-couleur est le deuxième volet d’un projet de triptyque qui aborde l’homosexualité dans des pays homophobes où des hommes et des femmes mettent en place des stratégies de dissimulation pour survivre ou échapper au chantage. Le premier moyen-métrage, Ursinho, a été tourné en 2017 à Rio de Janeiro. Le troisième film sera tourné au Moyen Orient et sera intitulé Cœur de Poule

Le titre du moyen métrage vient d’une expression utilisée par un ami Sénégalais du réalisateur. Celle-ci désigne une personne versatile et caméléon. Le change-couleur est celui qui change d’avis, qui est à double face. Pour un homosexuel qui vit dans une société homophobe, la meilleure stratégie est de se fondre dans la masse en épousant une femme pour l’utiliser comme une couverture pour éloigner les soupçons.  

Stéphane Olijnyk avait initialement prévu de tourner son film au Sénégal et avait nourri son script des témoignages de plusieurs homosexuels sénégalais qui ont accepté de se confier et de raconter leur quotidien. Le réalisateur a cependant dû abandonner l’idée puisque l’homosexualité y est encore pénalisée d’un à cinq ans de prison et 1 500 000 francs d’amende. Le tournage a donc finalement eu lieu en avril 2021 en Côte d’Ivoire, un pays où l’homosexualité n’est ni pénalisée ni criminalisée mais où les homosexuels continuent de vivre cachés à cause de la pression familiale et par peur des représailles, de l’exclusion, de l’isolement, de la mise au ban dans ce pays où vivent autant de musulmans que de chrétiens et où la loi religieuse est supérieure à celle de l’État.

Bien que tourné à Abidjan, Change-Couleur reste un projet breton. Plusieurs technicien.ne.s breton.ne.s, dont le directeur photo Guillaume Kozakiewiez, la directrice de production Karine Charasse, la 1ère assistante réalisateur Léna Jaffré ou encore l’ingénieur du son Pablo Salaün, ont accompagné Stéphane Olijnyk en Côte d’Ivoire. L’équipe bretonne et les acteurs et techniciens ivoiriens qui ont participé à cette aventure sont ravis d’être au générique de cette première fiction LGBTQIA+ d’Afrique de l’Ouest.

Le film est produit par Fury, une société de production située à Josselin dans le Morbihan, et a été préachetée par Arte ainsi que des chaînes locales bretonnes : Tébéo, TébéSud et TVR.

Soutenu par Bretagne Cinéma, le film a reçu l’aide financière de la Région Bretagne (en partenariat avec le CNC) et l’accompagnement personnalisé de l’Accueil des tournages.

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